Compte-rendu de la séance plénière des 14 et 15 décembre 2016

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La dernière séance plénière de l’année 2016 marquait au Département le vote de plusieurs dossiers essentiels pour l’année 2017 :

  • Le budget primitif 2017
  • Mise en oeuvre de la loi NOTRe et délégation de compétences des Transports Interurbains de la Région au Département
  • Pactes territoriaux
  • Programme d’actions 2017 de la feuille de route transition énergétique et lutte contre la précarité énergétique
  • Politique départementale agricole, halieutique et forestière
  • Plan départemental 2017-2030 de déplacement à vélo

 

Dans son discours introductif, le Président Jean-Luc Gleyze a rappelé la situation à Alep :

« Alep meurt sous le feu, Alep est anéantie, sa population prisonnière d’une situation humanitaire atroce, marquée par la persévérance des assauts, et l’impossible renoncement aux combats sanglants. Nous partageons la douleur atroce de ces civils, et malgré notre impuissante désolation, nous sommes ensemble leurs soutiens absolus et universels. »

Une position saluée par le groupe écologiste, alors que le 12 décembre, Cécile Duflot (Députée EELV) et Jacques Boutaut (Maire EELV du 2ème arrondissement) étaient bloqués avec le reste de la délégation parlementaire à la frontière turque dans leur tentative d’entrer en Syrie aux côtés du Maire d’Alep Est.

Les élu-e-s EELV au Département sont intervenus sur divers dossiers au cours de cette séance.

 

 

Interventions de Laure Curvale, déléguée à la Transition et précarité énergétique :

 

« Approbation du programme d’actions 2017 de la politique départementale en matière de transition énergétique et lutte contre la précarité énergétique : déclinaison des objectifs de la feuille de route 2016-2020 »

Mesdames, Messieurs, Chers Collègues,

Une feuille de route 2016-2020 a été votée en Assemblée plénière du 30 juin 2016, visant à définir les grands axes de la politique départementale en matière de transition énergétique et de lutte contre la précarité énergétique. Elle donne un cadre avec 4 orientations stratégiques qui s’inscrivent pleinement dans les objectifs fixés autour des solidarités humaines et territoriales, et qui sont, pour rappel :

  • Orientation N°1 : Etre exemplaire – Contribuer à l’atteinte des objectifs nationaux
  • Orientation N°2 : Impulser l’exemplarité sur les territoires – Accompagner les collectivités infra départementales dans leur stratégie de transition énergétique
  • Orientation N°3 : Lutter contre la précarité énergétique dans un contexte de transition énergétique
  • Orientation N°4 : Sensibiliser et mobiliser à la lutte contre le changement climatique – Favoriser le pouvoir d’agir ensemble

Le programme d’actions 2017, exposé dans la présente délibération, est une déclinaison opérationnelle de ces 4 orientations. Il s’appuie sur la volonté de développer une ingénierie départementale (Gironde Ressource) adaptée aux objectifs poursuivis par la future agence d’ingénierie départementale ainsi qu’à la stratégie Gironde 2033 et à sa déclinaison en pactes territoriaux. Enfin, il prend pleinement en compte le rôle assigné au Département de chef de file en matière de contribution à la résorption de la précarité énergétique.

Ce programme d’actions 2017 est constitué notamment :

  • de l’opération COCON 33, qui consiste à engager de manière massive des travaux d’isolation de combles perdus des bâtiments publics,
  • de la mise en œuvre d’un Service Local d’Intervention pour la Maîtrise de l’Energie (SLIME),
  • de la participation départementale au fonctionnement de l’Agence Locale de l’Energie et du Climat de la Métropole bordelaise et de la Gironde,
  • du renouvellement de l’adhésion à l’Association agréée de surveillance de la Qualité de l’Air ATMO Nouvelle-Aquitaine.

J’en profite pour rappeler que l’agglomération bordelaise est actuellement soumise à des problèmes de qualité de l’air. A part le 4 décembre 2016, nous avons été chaque jour confrontés à une qualité de l’air médiocre, et encore hier nous étions en seuil d’alerte. C’est un engagement important du Département de poursuivre l’adhésion à l’association régionale de surveillance de l’air, devenue l’ATMO Nouvelle-Aquitaine. Nous candidatons également pour l’appel à projet « territoires à énergie positive pour la croissance verte ».

 

« Intervention sur la politique de lutte contre l’utilisation des pesticides »

 

Mes chers collègues, Monsieur le Président,

Comme nous l’avons exprimé de nombreuses fois dans cette assemblée et lors de nos communications publiques, la problématique des pesticides est une des plus fortes préoccupations de notre mandat d’élus écologistes, si ce n’est la plus forte d’entre toutes. Le territoire girondin est le plus impacté en France métropolitaine par la surconsommation des produits phytosanitaires en agriculture, plus particulièrement dans la filière viti-vinicole.

Aujourd’hui, nous sommes tous conscients des graves impacts de cette utilisation excessive des pesticides, tant sur la santé des travailleurs que sur celle des riverains, mais également sur les sols, l’eau et l’air. C’est une catastrophe humaine et environnementale qui nous guette si nous, élus girondins, ne réagissons pas à temps, comme le reste des pouvoirs publics concernés de notre territoire.

C’est pour toutes ces raisons que le groupe écologiste a mené dès le début de l’année 2016 auprès de Messieurs Castagnet et Fédieu, ainsi que des services du Département, un travail de mise en commun, de sensibilisation et de discussion autour des enjeux fondamentaux liés aux pesticides.

Nous nous félicitons aujourd’hui d’être parvenus à ces premières avancées significatives que notre/nos collègues viennent de nous exposer, avec ce premier plan « zéro herbicides » qui marque une avancée significative vers la réduction des pesticides.

Mais face à l’urgence de la situation sanitaire liée à la surconsommation de produits phytosanitaires, nous appelons de nos vœux un plan plus ambitieux qui viserait à l’élimination totale des pesticides, qu’ils soient herbicides, fongicides et insecticides pour les exploitations viticoles qui souhaiteraient être accompagnées par le Département.

Egalement, nous proposons qu’un grand colloque destiné aux maires et présidents de communautés de communes soit organisé par le Département, avec comme thématique la sensibilisation et la formation de ces partenaires privilégiés. Nous espérons ainsi qu’ils pourront agir localement sur leurs territoires afin d’inciter les exploitants agricoles à réduire ou éliminer leur utilisation de produits phytosanitaires, notamment aux abords des écoles et des habitations.

Nous avons formulé par écrit ces propositions et de nombreuses autres dans une fiche-action que nous avons remise à l’ensemble des vice-présidents ainsi qu’au Président. Nous espérons que celle-ci sera l’occasion d’un plus large débat au sein de notre institution, afin que les premiers efforts de lutte contre les pesticides engagés soient à l’avenir décuplés dans un plan ambitieux « zéro pesticides ».

 

 

Interventions d’Anne-Laure Fabre-Nadler, vice-présidente en charge des Mobilités :

 

« La politique de Mobilités départementale »

 

Mesdames, Messieurs, Cher-e-s collègues,

Chaque jour, les Girondines et les Girondins parcourent 39 millions de kilomètres et passent en moyenne 75mn dans les transports. Avec près de 60% de la part modale, la voiture individuelle reste prépondérante dans ces déplacements et notamment dans les trajets du quotidien. Si notre département est le plus grand de France, l’utilisation de la voiture, même si elle est parfois inévitable, ne doit pas être la seule solution possible. Le Plan « vélo » que nous portons avec mon collègue Alain RENARD contient évidemment des propositions pour rechercher des alternatives réalistes, comme nous l’avons évoqué lors de notre présentation.

Conscient de l’impact des transports sur le budget des familles et sur l’environnement, le Département porte depuis de nombreuses années une politique de mobilités volontariste, au-delà de ses compétences, pour des transports accessibles à tous. C’est la délégation que le Président Gleyze a bien voulu me confier et la mission que je partage avec Célia Monseigne, présidente de la Commission Mobilités, que je tiens à remercier.

L’année 2017 sera évidemment une année de transition pour les transports, la loi Notre transférant cette compétence aux régions : le transport interurbain de voyageurs au 1er janvier et le transport scolaire au 1er septembre prochain. Nous y reviendrons plus en détail lors de la présentation de la convention de délégation avec la Région qui va être soumise à notre assemblée. Mais nous pouvons être fiers du travail réalisé et du service public de transport proposé aujourd’hui par notre Département.

Le transport interurbain de voyageurs avec les cars TransGironde, tout d’abord, qui connaît un succès indéniable notamment depuis la mise en place de la tarification unique en 2012, et la multiplication du nombre de lignes et de services : cette volonté politique a été largement récompensée avec 5.3 millions de voyages par an dont près de 2 millions de voyageurs commerciaux.

Pour coordonner un tel réseau, la minutie et la réactivité sont des éléments clés et je tiens à remercier Laurence Pariès et ses équipes pour leur engagement qui permet le bon fonctionnement quotidien de nos cars. Au-delà de la gestion du réseau, le quotidien de TransGironde, justement, c’est l’adaptation et l’amélioration continue de l’offre de transports pour coller au plus près des besoins des Girondins afin de faciliter leurs déplacements.

Et, en 2016, les adaptations ont été nombreuses : je ne citerai que les plus remarquables avec la mise en place de services supplémentaires le week-end et dans les heures creuses sur les lignes 601 et 703 vers le Bassin et le Médoc pour répondre à une demande toujours croissante, et expérimentation de la première ligne transversale depuis Créon et empruntant la rocade pour desservir le campus universitaire et le C.H.U.

En 2017, le Département continuera à améliorer son service et à innover. L’expérimentation d’un car roulant avec un bioéthanol créé à base de marc de raisin est programmée dans le courant de l’année sur la ligne qui relie Blaye à Bordeaux. En partenariat avec une entreprise locale, l’utilisation de ce biocarburant pourrait à terme permettre de limiter l’empreinte écologique de nos cars. Innovation encore, la mise en place du nouveau site TransGironde intégrant une meilleure prise en compte de l’intermodalité et notamment un calculateur vélo afin d’encourager la pratique de ce mode de transport.

Innovation encore, mais sociale celle-ci, qui sera soumise à notre vote aujourd’hui : la mise en place du tarif Horizon sur TransGironde Proximité, service de transport à la demande mis en place en partenariat avec 18 Communautés de communes. Cette évolution tarifaire permettra aux personnes à faibles ressources et souffrant d’un manque d’autonomie de déplacement de se rendre dans les lieux de soins, à Pôle Emploi ou encore à la MDSI la plus proches de chez eux.

Au-delà de 2017, le Département reste compétent en termes de transports maritimes et c’est un budget annexe équilibré qui va vous être présenté. L’an prochain, une réflexion sera lancée afin d’affiner notre offre et notre grille tarifaire et ainsi permettre aux riverains d’intégrer ce mode de transports dans leurs déplacements quotidiens.

Voilà, en quelques mots, mes cher-e-s collègues, les beaux projets qui nous attendent, encore, en termes de mobilités pour l’année 2017.

 

« Politique des transports interurbains de voyageurs »

 

Mesdames, Messieurs,

La compétence du Département en matière de transports de voyageurs s’exerce en dehors des périmètres de transport urbain et se concrétise par :

  • un plan départemental de 51 lignes régulières et 19 lignes de desserte d’établissements scolaires
  • plus de 600 circuits scolaires gérés par des Autorités Organisatrices de second rang
  • un dispositif de transport de proximité établi et cofinancé avec les Communautés de Communes.

Comme vous le savez, la loi NOTRE du 7 Août 2015 modifie profondément l’organisation des Transports Collectifs et nous oblige à établir un budget 2017 de transition qui doit intégrer le transfert de la compétence du transport routier non urbain et à la demande au 1er janvier 2017 et de la compétence du transport scolaire au 1er septembre 2017.

Compte tenu de ce décalage dans les dates du transfert, il a été convenu avec la Région Nouvelle Aquitaine de conclure une convention de délégation et de gestion provisoire. Cette convention, qui est également soumis au vote aujourd’hui, permet au Département de continuer à gérer l’ensemble de l’activité transport jusqu’au 31 Août 2017.

Dans ce contexte particulier, le budget transport terrestre du Département a été construit de façon à identifier trois grandes masses de financement :

Tout d’abord, les dépenses et recettes effectuées du 1er janvier au 31 Août pour le compte de la Région, en matière de transport interurbain, régulier ou à la demande. Elles intègrent notamment les lignes régulières, le Système d’Information Voyageurs ou encore la billettique. Elles prennent également en compte la mise en place de la tarification Horizon dans le cadre de TransGironde Proximité, en partenariat avec les CdC. Elles seront remboursées par la Région au Département, dans le cadre de la convention de délégation.

Sont ainsi inscrits :

  • 800 000 euros en dépense d’investissement,
  • 648 000 euros en AE et 23 305 507 euros en dépenses de fonctionnement,
  • 10 000 euros en recettes d’investissement
  • 28 844 009 euros en recettes de fonctionnement dont 24 130 000 euros correspondant aux dépenses engagées pour le compte de la région.

Ensuite, les dépenses et les recettes de transports scolaires pour le Département du 1er au 31 Août.

Ces dernières s’élèvent à :

  • 15 921 310,25 euros de dépenses de fonctionnement en CP
  • 15 306 280 euros en recettes de fonctionnement dont 14 140 000 euros correspondant aux dépenses de CVAE dues par la Région au Département pour la période du 1er janvier au 1er août.

Dans la troisième et dernière masse budgétaire, nous retrouvons les dépenses et recettes de transport hors transfert de compétence réalisées par le Département. Elles correspondent essentiellement au transport des élèves handicapés.

Ces dernières s’élèvent à :

  • 5 232 434 euros en CP de dépenses de fonctionnement
  • 33 576 euros en dépenses d’investissement
  • 176 000 euros en recettes de fonctionnement

En conclusion, la présente délibération consiste à :

  • approuver la mise en place de la tarification sociale HORIZON sur TransGironde Proximité,
  • adopter la gamme tarifaire du réseau TransGironde au 1er janvier 2017
  • et à adopter les crédits inscrits au Budget Primitif 2017 qui s’élèvent en dépenses à 682 376 euros en AP / AE et 45 292 827,79 euros en CP et, en recettes, à 40 326 289,67 euros.

 

 

 

Interventions de Stéphane Saubusse, Président du groupe EELV et délégué aux Politiques de l’eau et des déchets :

 

« Politique départementale de l’eau et de la prévention des risques »

 

Mesdames, Messieurs,

Dans le cadre des solidarités humaines et territoriales dont le département est chef de file, la politique de l’eau et des risques revêt un enjeu d’avenir majeur autour de trois grandes thématiques.

Par son action en matière d’ingénierie et d’assistance en faveur des services publics de l’eau et de l’assainissement, tout d’abord, le Département est un acteur incontournable au service des communes, des intercommunalités et des maîtres d’ouvrage qu’il accompagne de son soutien technique et de son expertise.

Comme vous le savez, les lois NOTRe et MAPTAM modifient, à partir de 2017, l’organisation territoriale et les compétences des collectivités. Dans ce contexte, le Département souhaite poursuivre sa politique et l’étendre avec deux nouveaux dispositifs : l’accompagnement des nouveaux maîtres d’ouvrage en charge des services publics d’eau potable et d’assainissement, d’une part, en liaison avec Gironde Ressources l’agence d’ingénierie départementale, et l’animation d’un réseau inter-régies, d’autre part, afin d’assurer une exploitation de qualité pour les structures de toute taille.

L’action du Département vise à favoriser le développement et la gestion coordonnés des ressources en eau du sol et des milieux associés par son aide technique et financière et son apport en ingénierie. La mission Aménag’Eau ou encore l’outil d’aide à la décision CRIEau participent à la bonne intégration de l’eau dans l’aménagement du territoire. En partenariat avec l’Agence de l’Eau, le Département participe également à la bonne connaissance des ressources en eau, à la surveillance et au maintien de leur qualité.

Membres des quatre structures de gestion de grands bassins que sont le SMEAG, Epidor, le Smiddest et Epidropt, le Département de la Gironde participe activement à l’élaboration des différents SAGE afin de veiller sur le patrimoine naturel de l’eau. Il accompagne également financièrement les petites exploitations agricoles vers une meilleure maîtrise de leur consommation d’eau et participe, avec le SDIS, à la création de réserves incendie et à l’utilisation des réseaux collectifs d’irrigation.

Troisième et dernier volet, la politique globale du risque comprend l’adoption d’un Plan de Continuité Active qui a pour vocation de permettre le maintien des services publics départementaux face aux risques naturels. Le partenariat lancé en 2016 avec le GIP ATGeRI participe à une meilleure connaissance des risques et au développement des actions opérationnelles pour y faire face.

Un des risques principaux en Gironde concerne les inondations. Le Département lutte activement par la restauration et l’entretien de digues, notamment celles des mattes du Bas Médoc ou de la presqu’île d’Ambès, dans le cadre du SPIPA. Il fournit également une aide technique et financière auprès des autres maîtres d’ouvrage.

Aussi, la présente délibération consiste à :

– approuver les orientations définies en matière de politique départementale d’ingénierie en faveur des services de l’eau et de l’assainissement, de la politique globale du risque et de ses impacts sur les territoires ainsi que de politique les ressources en eau en Gironde, telles que décrites dans le présent rapport,

– valider les différents tarifs cités dans le présent rapport pour les missions menées en matière d’assistance technique et aide aux collectivités,

– reconduire les aides du Fonds d’Harmonisation du Prix de l’Eau (FHPE) pour l’année 2017,

– adopter la tarification des redevances du domaine public, les frais de contrôle d’affermage et la redevance pour service rendu concernant la conduite d’alimentation des eaux brutes du Blayais,

– approuver le PCA et valider sa mise en œuvre par l’exécutif et les services départementaux,

– approuver le projet de statuts modifiés pour le SMEAG,

– adopter, pour la mise en œuvre de ces politiques, les crédits inscrits au budget primitif qui s’élèveront globalement en dépenses à 2.938.000 € en AP/AE et 4.175.922,56 € en CP et en recettes à 1.950.250 € en CP.

 

 

« Intervention sur la création de l’agence Gironde-Ressources »

 

Je tiens, au nom du groupe écologiste, à saluer la naissance de Gironde-Ressources qui va nous permettre d’encore mieux diffuser les innovations élaborées quotidiennement dans les services du Département.

La fin de la clause de compétence générale rend difficile d’aider les collectivités. L’apport en ingénierie est donc le bienvenu pour compenser la baisse de nos aides financières. En effet, il pourrait permettre aux collectivités locales d’économiser en recourant moins à des bureaux d’études souvent exorbitants.

Cet apport en ingénierie est d’ores et déjà opérationnel en Gironde. Les services du Département regorgent en effet de ressources humaines techniques très performantes.

En prenant les exemples de deux missions du Département que je fréquente assidûment, Amenag’eau et le Labo M’21, le conseil et l’aide technique aux collectivités s’exerce déjà amplement. En résumé, en dehors d’un petit effort de communication, la naissance de Gironde-Ressources n’entraînera aucune dépense importante.

Enfin, Gironde-Ressources nous permettra également de fréquenter des institutions que la loi NOTRe nous rend quasiment inaccessibles : l’enseignement supérieur et les entreprises.

 

« Intervention sur la politique de coopération décentralisée 2017 »

 

Monsieur le Président, mes chers collègues,

La politique de coopération internationale ne représente que 0,01% du budget départemental et elle est sacrément efficace.

Avec un budget très sobre, les services départementaux accomplissent la gageure de mener une politique sérieuse de développement de la citoyenneté européenne impliquant le Conseil Départemental Jeunes tout en pérennisant des partenariats internationaux qui sont autant d’occasions de valoriser l’image de la Gironde bien au-delà de nos frontières.

Depuis des années, nous échangeons fructueusement avec des collectivités de Serbie, du Burkina Faso, d’Algérie, d’Irlande et du Sénégal. Nous sommes particulièrement attachés à la coopération avec l’Afrique francophone, région avec laquelle nos liens sont très anciens. Une visite du « Bordeaux nègre » avec M. Karfa DIALLO, éminent citoyen bordelais, vous le rappellerait.

La coopération décentralisée avec le département de Foundiougne est intéressante à un double titre car elle permet de diffuser les savoir-faire de nos services en matière de développement durable et de gestion des espaces naturels. D’autre part, en nous jumelant avec l’Estuaire du Siné-Saloum, nous permettons à nos agents de renforcer et diversifier leurs compétences sous d’autres latitudes.

Pour certain dans cette assemblée, ces partenariats sont visiblement discutables … Du point de vue sénégalais, que je connais bien, la coopération décentralisée avec la Gironde permet de maintenir l’espoir, d’initier à peu de frais des projets locaux qui dissuaderont sans aucun doute des dizaines de jeunes de prendre la pirogue pour se rendre en Europe.

Globalement, chaque année, des milliers de migrants africains, faute d’espoir ou de démocratie chez eux, se noient dans la Méditerrannée. La coopération décentralisée contribue donc à diminuer l’ampleur de ce drame …

Juste une précision qui n’a pas vraiment de rapport avec la délibération que nous avons à voter. Il est évident que la coopération décentralisée soit présente dans Gironde-Ressources. En effet, nombre de collectivités locales girondines souhaiteraient se lancer dans la coopération décentralisée mais ne savent pas comment faire … Au Département, on sait mener des coopérations efficaces.

 

« Intervention sur la mise en place d’une expérimentation du Revenu de Base »

 

Mes chers collègues, Monsieur le Président,

Chez Europe Ecologie Les Verts, nous aimons prendre de l’avance dans les grands débats sociétaux en proposant une réflexion sur des sujets progressistes plusieurs années en amont des autres partis… Ou parfois même plusieurs décennies !

Dans le cas du revenu de base, c’est dès 2009 et la création de notre mouvement que ce sujet a été mis sur la table de nos discussions internes, aboutissant à un consensus toujours en vigueur : le revenu de base, ou revenu universel, doit gagner le débat public et amener à une refonte profonde de notre système social, de plus en plus obsolète. Cela s’est notamment traduit par les travaux très riches de Jean Desessard, sénateur EELV, au Sénat.

Nous en sommes convaincus : les modes d’épanouissement personnels des citoyens de 2016 et des générations à venir ne peuvent plus avoir comme seule prérogative essentielle le travail et son salaire. La notion même de travail est en train de grandement évoluer et ne répond plus aux standards qui ont fondé notre société.

Face aux nouvelles formes de pauvreté et de précarité, face au chômage, face à l’évolution du travail salarié, face à la mécanisation et la numérisation, face à l’ubérisation de notre société, c’est à nous, élus de la République, de proposer de nouvelles solutions pour que les citoyens français vivent mieux, dans une optique d’épanouissement et de développement durable.

C’est pourquoi aujourd’hui, nous ne pouvons que féliciter l’initiative de la majorité départementale à laquelle nous appartenons de cette expérimentation d’un revenu de base sur le territoire girondin. J’ai la chance d’être membre du comité de pilotage de cette expérimentation, et la première réunion de celui-ci a tenu ses promesses. La dynamique dans laquelle nous nous engageons, inédite en France, ne peut qu’être saluée.

Ajoutons que le Département est l’échelon territorial le plus à même de mener à bien ce type d’expérimentation, comme l’a confirmé le rapport sénatorial d’octobre 2016 sur le sujet. En effet, les missions sociales du Département et sa proximité avec les communes en font un acteur de choix dans ce domaine.

Nous attendons avec impatience, tout comme l’ensemble de nos militants girondins, la suite de cette expérimentation et les orientations que celle-ci prendra. Notons qu’il est essentiel que l’ensemble de la démarche soit évaluée de manière qualitative et quantitative, afin d’en tirer le maximum de profit pour faire avancer le débat et la recherche sur la question du revenu de base.

Nous espérons à présent que de nombreux Départements et collectivités territoriales en France suivrons l’exemple de la Gironde dans les mois à venir et expérimenterons à leur tour le revenu de base.

 

« Intervention sur le budget 2017 »

 

Encore une fois, le groupe écologiste salue la maestria de Jean-Marie DARMIAN et de toute son équipe des finances. Le budget est encore une fois équilibré, ambitieux et conforme aux engagements du début de mandat.

En résumé, ce budget est volontaire. Il fait d’abord preuve de volonté d’économies. En interne, en optimisant les moyens humains et financiers, le Département se montre plus sobre que jamais dans son fonctionnement sans pour autant sacrifier sa mission de solidarité.

Ce budget démontre également une volonté maintenue d’investissements. Ces 200 millions annuels sont absolument nécessaires pour maintenir la qualité de nos services publics. Nous saluons plus particulièrement les efforts pour les collèges, le numérique et les infrastructures où les mobilités durables doivent avoir une part croissante.

Nous devons enfin souligner la volonté d’innovation omniprésente dans ce budget. Depuis plus d’un an, l’élaboration des pactes territoriaux a démontré que la Gironde ne se reposait pas sur ses lauriers de bon gestionnaire. Les politiques départementales d’Agenda 21, d’ESS et maintenant Gironde Ressources sont les symboles de cet avant-gardisme girondin dont nous sommes fiers et qui va se poursuivre en 2017 avec l’expérimentation du Revenu de Base.

Ce budget est volontaire … malgré la baisse de la DGF et l’aggravation persistante de la situation sociale et économique. Certes, le nombre de bénéficiaires du RSA décélère mais l’augmentation moyenne de 6% des dépenses liées à la solidarité nous démontre les difficultés continues rencontrées par nos concitoyens. Pour cette raison, nous souhaitons, comme l’a rappelé Monsieur le Président dans son rapport introductif, que ce budget soit vraiment réalisé à fiscalité 0%.

Nous voterons donc avec enthousiasme ce budget primitif mais je vais profiter de ma prise de parole pour rappeler nos priorités pour 2017 :

  • La mobilité douce et, plus particulièrement, le développement des infrastructures cyclables pour les déplacements domicile-travail ou domicile-école et la multiplication des aires de covoiturage en zone rurales et péri-urbaines.
  • Le désenclavement par le numérique. Merci Haut-Méga !
  • La transition énergétique et la lutte contre la précarité énergétique. A ce titre, la candidature de la Gironde au dispositif territoire à énergie positive et à croissance verte (TEPCV) nous parait particulièrement intéressante.
  • L’innovation sociale pour améliorer l’efficacité de nos interventions. A ce titre, le revenu de base, ou revenu universel, doit gagner le débat public et amener une refonte profonde de notre système économique et social, obsolète et surtout, générateur de chômage et d’inégalités sociales. Il nous tarde donc la prochaine plénière pour en discuter.
  • Enfin, la lutte contre l’utilisation des pesticides dans le milieu agricole, un enjeu environnemental et de santé primordial pour notre territoire girondin.

Bien entendu, le groupe EELV restera force de proposition et volontaire auprès des autres élus de la majorité pour mener à bien tous les projets du Département en 2017.