Intervention de Laure Curvale en séance sur le « rapport Développement durable 2015 » du Département

 

 

 

 

 

 

 

 

 

« Monsieur le Président, chers collègues,
Le groupe écologiste au Conseil départemental a pris connaissance avec attention du « rapport Développement Durable » débattu par notre collectivité en amont des débats d’orientation budgétaire.
Au nom du groupe écologiste, je souhaitais dans un premier temps souligner le travail remarquable effectué par les services, avec l’appui des vice-présidents et des présidents de commission, sous la houlette de Corinne Martinez, pour produire un document d’une telle qualité. Le classement de notre Département comme « le plus écologique » de Métropole en 2015, selon l’Hebdo la vie, est d’ailleurs le reflet de l’exemplarité et notamment de dix ans d’engagement dans a démarche Agenda 21.
Mais au-delà du travail effectué, c’est surtout l’intention que nous voulons saluer, celle de reformuler les orientations politiques et le niveau d’ambition.
En effet, si la production d’un rapport développement durable est une obligation réglementaire, rien n’oblige les collectivités à y placer une réelle volonté politique, et nous apprécions de faire partie d’une majorité départementale qui s’engage de manière concrète à travers ce document.
Comme indiqué par le Président Gleyze dans l’édito de ce rapport 2015, celui-ci doit « constituer le terreau fertile de pratiques respectueuses de l’environnement ». Son découpage en chapitres par vice-présidences nous montre aussi la volonté du Département de faire de la lutte contre les changements climatiques une mission collective qui concerne l’ensemble des domaines d’action du Conseil départemental. Ainsi, ce rapport 2015 sera un bon moyen d’avoir une feuille de route lisible et de l’évaluer au cours de notre mandat.
Rappelons que les enjeux de la crise climatique sont particulièrement importants sur les solidarités humaines et territoriales, à la fois en termes de santé et d’inégalités. L’agenda 21 s’est structuré autour de 3 défis majeurs : la capacité alimentaire, l’autonomie énergétique et les mobilités choisies. Je souhaiterais insister sur quelques points.
Dans le cadre du défi « capacité alimentaire », le Département doit engager une démarche de réduction du gaspillage alimentaire dans les cantines de tous les établissements qu’il gère, à travers une campagne ambitieuse de sensibilisation des usagers, notamment les plus jeunes, et de formation des personnels. C’est aussi un questionnement sur l’utilisation systématique de la viande dans tous les repas servis par notre collectivité qui doit être lancé, aux vues des derniers éléments scientifiques portés à notre connaissance et des problématiques climatiques liées à la surconsommation de viande.
Dans le cadre du défi « mobilités choisies », le Département doit s’engager plus en profondeur dans ses actions privilégiant les modes de déplacements doux et alternatifs, comme le covoiturage, ou à travers la création systématique de pistes cyclables à proximité immédiate des nouveaux bâtiments construits ou rénovés par le Département, notamment les collèges.
Enfin, dans le cadre du défi « Autonomie énergétique », le Département doit mettre en place un véritable programme visant à lutter contre la précarité énergétique, dont l’appel à projet « précarité énergétique » ne peut être qu’une première étape. Ce programme devra se concrétiser par une politique ambitieuse de lutte sociale et environnementale dans les années à venir. La prévention de la précarité énergétique, c’est d’abord agir pour la rénovation énergétique et la coupler avec le recours à des énergies renouvelables qui permettent déjà de réduire la facture énergétique. Le Département doit aussi s’engager plus en avant sur la voie des énergies renouvelables, qui constituent une part encore trop faible dans la production d’électricité sur notre territoire.
Nous savons que nous aurons le soutien de la grande majorité de nos collègues conseillers départementaux dans ces luttes ambitieuses, à la fois à titre personnel, car chacun de nous peut s’engager, et dans les actions exemplaires de notre Département. Pour conclure j’aimerais citer Jacques Ellul, dont la formule « penser local, agir global » est toujours autant d ‘actualité. »