Au cours des Assises de la Mobilité, l’indemnité kilométrique vélo (IKV) généralisée à la fonction publique est un sujet qui a animé les débats. En effet, si aujourd’hui les salariés des entreprises privées sont incités à se rendre au travail en vélo, réduisant ainsi leur empreinte carbone, la réciproque n’est pas vraie pour les salariés du secteur public. Pourtant, de nombreuses collectivités pratiquent des politiques volontaristes pour la réduction de la pollution atmosphérique, à l’image du Département de la Gironde qui incite depuis plusieurs années ses agents à utiliser les transports en commun, l’inter-modalité, le covoiturage, mais également le vélo, comme lors de la semaine de la Mobilité organisée en septembre 2017.
Les déplacements à vélo permettent de diminuer les coûts liés au transport, mais ont aussi des impacts bénéfiques sur la santé et la réduction de la pollution atmosphérique, ainsi que des retombées économiques au bénéfice du tissu local (commerce de proximité, vente et réparation de vélos, activités associatives solidaires, …)
Pour toutes ces raisons, le groupe écologiste pense qu’il est important d’encourager davantage ce type de pratique au sein de notre collectivité, et même d’accompagner nos agents dans leur démarche éco-citoyenne. C’est pourquoi nous demandons la mise en place d’une expérimentation de l’IKV au sein du Département de la Gironde, en concertation avec les représentants du personnel sur ses modalités. Nous pensons que ce dispositif, déjà adopté par de nombreuses collectivités en 2016 et 2017 à travers la France, bénéficiera aux agents du Département et augmentera leur utilisation du vélo dans leurs déplacements domicile-travail.
En effet, une étude menée par la Cerema en 2017 sur l’expérimentation de l’IKV pour les agents du ministère de la Transition écologique et solidaire et du ministère de la Cohésion des territoires a montré une augmentation d’environ 25% du nombre d’agents utilisant quotidiennement ou quasi-quotidiennement le vélo pour se rendre au travail. Cette augmentation atteint 50% chez les agents qui sollicitent l’attribution d’une IKV dans le cadre de déplacements intermodaux. Par ailleurs, en termes de report modal, plus de 60% des bénéficiaires initialement non cyclistes utilisaient auparavant la voiture individuelle. En tout, ce sont 1250 agents concernés par l’IKV dans ces deux ministères.
Ce dispositif vise à proposer une indemnité kilométrique forfaitaire de 25 centimes par kilomètre parcouru aux agents qui se déplacent à vélo entre leur domicile et leur travail, avec un plafond de 200€ par an. Cette indemnité kilométrique concernera l’ensemble des agents, qu’ils effectuent leurs déplacements domicile-travail intégralement en vélo, ou bien qu’ils pratiquent l’inter-modalité avec un autre moyen de transport (train, TER, bus, tram, covoiturage, …).
Les villes de La Rochelle et son agglomération, Rennes, La Roche sur Yon, Angers et bientôt Nantes à partir de septembre, se sont lancées dans cette expérimentation. Les premiers résultats sont concluants et la Gironde serait le premier Département à mettre en place un tel dispositif.
Au-delà de cette expérimentation, le Département sera particulièrement attentif à la prise en compte de l’indemnité kilométrique vélo par la future loi mobilités, pour qu’elle devienne obligatoire, généralisée au secteur public et suffisamment incitative.