Trêve hivernale,
la menace des expulsions doit cesser pour les squats
Alors que la trêve hivernale a commencé le 1er novembre, nous nous inquiétons des procédures d’expulsion visant actuellement des squats en Gironde. Nous interpellons à ce titre la Préfète. Nous savons que ces situations ne relèvent pas du champ d’application de la trêve hivernale. Néanmoins, dans le contexte actuel de pandémie et d’aggravation de la situation économique, nous pensons qu’elle doit dans les faits s’appliquer à ces squats, afin d’éviter que des familles et des jeunes se retrouvent à la rue.
Nous souhaitons pointer tout particulièrement les menaces d’expulsion qui pèsent sur deux squats de Gironde. D’abord, celui de la Zone Libre de Cenon, et celui du squat Kabako qui accueillent respectivement 80 familles et une quarantaine de mineurs isolés (ayant déposé ou qui vont déposer un recours devant le juge des enfants). Il faut comprendre l’état d’angoisse dans lequel ces personnes vivent aujourd’hui en risquant d’être expulsées et se retrouver du jour au lendemain à la rue dans des conditions sanitaires encore plus dégradées.
Pour toutes ces raisons, nous demandons dans notre courrier à la Préfète de Gironde que les services de l’État et en particulier la préfecture travaillent avec les opérateurs et les collectivités locales pour :
- acter le gel des expulsions pour tous les squats de Gironde sans proposition de relogement pérenne, et plus spécifiquement, dans le cas du squat Kabako, reconsidérer l’exécution de l’expulsion au motif de péril en examinant le dossier d’ASF (Architectes Sans Frontières),
- effectuer un diagnostic social approfondi en vue du relogement de tous,
- élaborer des conventions ou baux d’occupation précaire confiés à une association, qui prévoient une sécurisation des lieux, poser les bases d’une structure permettant d’accueillir et d’accompagner des jeunes évalués majeurs par le SAEMNA, avant dépôt d’un recours ou en situation de recours, et d’ores et déjà maintenir l’hébergement et l’accompagnement des mineurs se trouvant au squat Kabako jusqu’à la décision définitive du juge.
L’errance de squat en squat doit cesser : un vrai suivi socio-éducatif et un accès aux soins doivent être mis en place dans le cadre d’un parcours coordonné. Il en va de notre humanité. Le Président du Département a d’ailleurs réaffirmé lors de la dernière séance plénière qu’il n’était pas question de jeter à la rue des gens qui se trouvent aujourd’hui dans un squat.
Le groupe des élu.e.s Génération.S – EELV du Conseil départemental de Gironde