Les élu.e.s écologistes ne participeront pas ce samedi 26 novembre 2022, à l’inauguration de la déviation du Taillan-Médoc.
Un projet anachronique daté de 40 ans qui ne peut pas être considéré comme une solution durable au problème de congestion actuel. Dénoncée à maintes reprises par les écologistes, cette déviation a déjà détruit des espèces protégées et fait toujours courir un risque de pollution de la ressource en eau potable pour les Girondines et les Girondins.
Un choix de déviation historiquement contesté par les écologistes et les associations locales
Le centre-ville du Taillan-Médoc est depuis longtemps impacté par le trafic routier auquel s’ajoutent les camions de livraison, avec la traversée de plus de 1000 poids-lourds par jour. Ce trafic dense au centre-ville du Taillan-Médoc est également favorisé par l’étalement urbain qui allonge et multiplie les trajets domicile-travail.
Comme tout projet de nouvelle voie, la déviation du Taillan-Médoc est une fausse solution, elle déplace le problème de trafic routier mais ne le règle pas. Et même, elle l’aggrave comme le montre le projet d’élargissement de la D1215 avec mise à 2×2 voies pour absorber le trafic issu de la déviation.
Les écologistes du Département appellent à de véritables solutions de mobilité, pour mettre fin à un étalement urbain sans limite:
- l’investissement massif dans les transports en commun et l’intermodalité : réseau TBM, réseau de la Nouvelle-Aquitaine, la ligne TER du Médoc, et les aires de covoiturage.
- le développement du fret ferroviaire et fluvial afin d’enlever les camions des routes.
- les mobilités actives et décarbonées.
Un engagement environnemental vraiment exemplaire ?
Le Département de la Gironde a fait le choix d’un tracé qui coupe en deux les derniers espaces boisés de notre métropole abritant un « hotspot » de biodiversité devenu rare.
De nombreuses associations de défense de l’environnement dont la SEPANSO Gironde ont sonné l’alerte dès le début du projet : «Il détruira ou perturbera gravement plus de 100 espèces protégées”. Le Département a cherché à réduire, à compenser l’impact de ce projet sur la biodiversité mais il ne l’a définitivement pas évité, ce que la loi du 8 août 2016 exige en priorité. De plus, même si la surface de compensation a été étendue, elle reste très morcelée.
On peut constater que la déviation à d’ores et déjà bouleversé les équilibres écosystémiques qui existaient. Ainsi l’éco-pont à 2,5 millions d’euros, construit à titre de compensation pour relier des espèces séparées par la déviation, pourrait se révéler rapidement bien inutile.
Pollution de l’eau
La déviation traverse le champ captant de Thil-Gamarde, qui alimente en eau potable l’agglomération bordelaise à hauteur de 20%. Ce champ captant est une nappe de l’oligocène affleurante et sans protection naturelle. C’est pourquoi elle a été victime à plusieurs reprises de pollutions (Perchlorate d’Amonium, ETBE…). Certes la mise en place de fossés étanches qui collectent les eaux de ruissellement de la chaussée pour les rejeter propres, réduit les risques de pollution mais ils sont toujours présents.
Les élu.e.s écologistes du Département n’ont voté aucune des délibérations du Conseil Départemental concernant la déviation du Taillan-Médoc, renflouée à coup de millions d’euros à plusieurs reprises.
La sénatrice Monique de Marco a alerté le gouvernement via une question orale le 4 juin 2021 en lui demandant la suspension des travaux.
Les élu.e.s écologistes regrettent la mise en œuvre de ce projet qui ne répond ni aux exigences de l’urgence climatique, ni à celles de la préservation de la biodiversité, et qui va à contre-courant du zéro artificialisation nette.