Trafic aérien : pour un changement de trajectoire en accord avec les objectifs de l’Accord de Paris
Motion présentée par le groupe Génération.S – EELV et adoptée par le groupe majoritaire
Séance plénière du 24 juin 2019
En 10 ans, l’aéroport de Bordeaux-Mérignac a doublé son nombre de passagers et augmenté ses vols low cost de +22 %. Il vise 10 millions de passagers d’ici 2023 et construit 900 places de parking en plus alors que celui-ci s’étend déjà sur plus de 10 hectares ! Avec 1,2 vols toutes les 5 minutes aujourd’hui, les nuisances sonores et la pollution déjà subies par beaucoup ne peuvent donc qu’augmenter. Cette croissance contredit les objectifs de réduction de nos émissions de gaz à effet de serre (-20 % d’ici 2030) pour limiter le réchauffement climatique !
Les spécialistes du secteur aérien admettent qu’il n’existe aucune option technologique à court terme et à l’échelle nécessaire pour des vols en avion moins émetteurs de CO2. La seule solution est de freiner le trafic aérien sinon ce seront les autres secteurs (autres modes de transport, résidentiel, industrie…) qui devront encore plus baisser leurs émissions.
L’ADEME, dans une étude de 2018 recommande de « fixer un objectif de réduction des émissions absolues de l’ensemble du transport aérien national pour le transport intérieur et international depuis et vers la France, ainsi qu’une trajectoire pour atteindre cet objectif ».
Considérant que le Département de la Gironde s’engage dans une politique de résilience territoriale, pour une adaptation urgente aux changements écologiques et sociétaux ;
Considérant que le futur Schéma de composition générale (SCG) de l’aéroport se fait sans la consultation ni la participation des citoyens et associations (de riverains, environnementales, etc. ) ;
Considérant que la ligne aérienne Bordeaux-Paris fait partie des 4 lignes françaises rassemblant plus d’un million de voyageurs par an alors que le trajet Bordeaux-Paris est réalisable en LGV en 2h08 et qu’un voyage en avion émet 45 fois plus de gaz à effet de serre au kilomètre par personne qu’un voyage en train (soit 1500 fois plus pour un trajet d’une heure) ;
Le Département demande au gouvernement et aux représentants siégeant à l’assemblée nationale de restreindre l’usage de l’avion aux trajets pour lesquels il n’existe pas d’alternative en train permettant de faire le même trajet en deux heures trente de plus au maximum (en tenant compte qu’au temps de vol s’ajoutent systématiquement les temps de contrôle aérien et d’enregistrement), ainsi que de reconsidérer la taxation du kérosène.
Le Département s’engage, au sein du conseil de surveillance de l’aéroport de Bordeaux-Mérignac, et afin de s’inscrire en cohérence avec le lancement de sa politique de résilience territoriale, à défendre des objectifs nécessaires à la réduction des émissions à l’échelle nationale.
Le département s’engage à lancer une consultation citoyenne au sujet de l’aéroport, de son trafic et de ses impacts sur l’environnement et le climat.