Depuis le début de l’année 2021, la polémique entre les préfectures et les boulangers concernant la situation administrative de leurs apprentis étrangers extracommunautaires s’est propagée dans plusieurs départements français. La Gironde est bien entendu concernée et le cas de Silima DIAGOURAGA mobilise un nombre croissant d’associations, d’élus et d’entreprises bien au-delà du Supermarché Leclerc de Blaye où il travaille en CDI.
Formé au métier de boulanger au CFA de Bordeaux et reconnu par ses collègues de travail pour ses qualités humaines et professionnelles, Silima s’est vu signifier une OQTF (Obligation de quitter le territoire français) par la Préfecture de la Gironde. En l’occurrence, celle-ci fait peu de cas du manque de main-d’œuvre dans le secteur économique important qu’est la boulangerie, elle ne tient pas compte de la mobilisation citoyenne (pétition signée par plus de 30 000 personnes) qui prouve l’intégration de ce jeune homme dans la société girondine et méconnaît plusieurs dispositions de la Convention européenne des Droits de l’Homme (CEDH).
Malheureusement, le cas de Silima n’est pas isolé. La transparence n’ayant jamais été une vertu préfectorale, nous ne disposons pas de statistiques fiables. Mais nous pouvons affirmer que, chaque année, des dizaines de jeunes formés, parrainés ou embauchés en Gironde reçoivent des OQTF aussi inhumaines qu’illégales, comme le prouve le succès de l’immense majorité des recours administratifs contre ces décisions préfectorales.
Nous demandons que Silima soit régularisé pour sa propre protection, mais aussi pour son employeur et pour tous les citoyens du Blayais qui se sont mobilisés. Plus généralement, nous demandons que cesse la maltraitance préfectorale en Gironde par :
- l’arrêt de la dématérialisation des procédures au service des étrangers.
- l’interdiction des OQTF pour les salariés en CDI et les anciens MNA (mineurs non accompagnés).
Nous nous joignons donc à la mobilisation pour « Sauver Silima » et souhaitons élargir le combat à tous les étrangers victimes de malveillance institutionnelle.
Stéphane SAUBUSSE (Président du groupe Génération·s – EELV au Département de la Gironde) et Laure CURVALE (Vice-présidente chargée des Mobilités – Transition énergétique et précarité énergétique)