Malheureusement, le gel est arrivé en ce début du mois d’avril. Si le phénomène peut se révéler catastrophique pour le secteur viticole, les mesures anti-gel doivent être revues afin de ne pas mettre en danger la santé des Girondins.
Une fumée toxique stagnait sur Ludon-Médoc ce matin.
Une odeur de brûlé a accompagné le réveil de nombreux habitants de la Gironde ce matin. En effet, durant la nuit de mercredi à jeudi les températures sont passées en dessous de zéro, et le secteur viticole a dû allumer des milliers de lampes et de bougies pour réchauffer l’air afin de tenter d’épargner le vignoble du gel, phénomène catastrophique mais de plus en plus fréquent.
Si une telle mesure peut aider la viticulture, elle se révèle très nocive pour les habitants des zones voisines. Ces lampes à la paraffine qui brûlent toute la nuit émettent une fumée toxique, qui, multipliée des milliers de fois un même soir, finissent par créer une épaisse brume qui se dirige vers les villes et villages de la région. C’est ainsi que ce matin la Gironde a enregistré la pire qualité de l’air de toute la France métropolitaine, avec notamment à Bassens, un indice particules fines PM10 de 420, bien au-delà du 18 enregistré hier !
Source : AQICN.
Certains grands châteaux du Médoc ont même fait tourner des hélicoptères, ajoutant les nuisances sonores à la pollution de l’air par ces appareils… Dans la panoplie anti-gel, il existe aussi des tours à vent, afin de « pousser » l’air froid loin des champs. La limite de cet équipement, par ailleurs coûteux, reste le bruit : de 70 à 100 décibels à 300 m. Une nuisance sonore difficilement supportable quand elle se multiplie plusieurs nuits d’affilée.
Pourtant, des solutions existent. En Nouvelle-Zélande des tours ont été conçues qui ne produisent que 55 décibels de bruit à 300 m, voire même moins. Poussés par une réglementation stricte, les industriels locaux ont développé ces tours de dernière génération et ont multiplié leurs ventes auprès du secteur agricole.
Ainsi, afin de protéger la santé des Girondins et d’engager le secteur viticole vers des pratiques plus durables, nous les élus et élues du groupe EELV – Génération·s demandons :
- Que les pouvoirs publics soutiennent le développement des tours anti-gel de dernière génération, plus respectueuses de l’environnement et moins bruyantes.
- Qu’ils Insistent sur la prévention et la lutte passive contre le gel (éviter le travail du sol ou la tonte avant un gel annoncé, limiter les pertes de chaleur avec un enherbement tondu ras).
- Qu’ils engagent un dialogue constructif avec la profession pour développer des pratiques compatibles avec un milieu urbain ou péri urbain.
- Qu’ils informent et préviennent la population en période de gel sur la possibilité de brûlages nocturnes .
Stéphane SAUBUSSE (Président du groupe Génération·s – EELV au Département de la Gironde) et Laure CURVALE (Vice-présidente chargée des Mobilités – Transition énergétique et précarité énergétique).